Travail et épilepsie
Pour une personne épileptique, la vie professionnelle dépend du contexte professionnel et du type et de la fréquence des crises et de l'attitude de l’employeur. Les neurologues observent souvent une faible fréquence des crises au travail.
Dans la majeure partie des cas, la mise en place de mesures simples et peu coûteuses permet à l’entreprise d’adapter l’environnement de travail du salarié à son type d’épilepsie.
Le travail qui renforce la vigilance, possède une action anticrise dans la vie quotidienne de la personne épileptique et permet de mener une "vie normale".
Selon la région du cerveau affectée par l’épilepsie, les symptômes sont différents : suspension ou altération de la conscience, tremblements, difficultés à parler, à voir ou à entendre, mouvements anormaux, chutes, voire d’autres manifestations. Il n’y a pas une seule sorte de crise d’épilepsies, mais elles sont différentes d’une personne à une autre. La fréquence des crises varie d’une personne à l’autre. Cela peut aller de peu de crises par an à plusieurs crises par jour. La fréquence peut varier au cours de la vie d’un même individu. En revanche, pour chaque personne, la nature des crises varie peu.
Seulement près de 5% des personnes épileptiques sont photosensibles. Les risques de crises d’épilepsie photogènes au travail sont limités depuis la suppression des scintillements des écrans.
Le manque de sommeil, la fatigue, le stress peuvent favoriser la survenue d’une crise. Dès lors, il est important que la personne concernée dispose d’un rythme de travail, d’un environnement et d’horaires adaptés.
Dans la majorité des cas, l’épilepsie a peu de conséquences sur le comportement au quotidien.
Cependant, certaines personnes peuvent être affectées par un ou plusieurs facteurs comme une fatigabilité variable, des difficultés de concentration ou de mémorisation ou un besoin de temps accru pour l’accomplissement des tâches. Il convient à l’employeur, en lien avec le médecin du travail et avec le salarié, de comprendre les besoins de ce dernier et de mettre en place des aménagements lui permettant de s’épanouir dans son travail, d’être productif et de limiter les risques de survenue de crises.
Selon un rapport européen du Bureau International pour l’Epilepsie, il n’y a pas plus d’accidents du travail ni plus d’absentéisme chez les personnes épileptiques que dans la population générale.
Comme pour toute personne, l'emploi dépend des qualifications professionnelles, des aptitudes et des goûts. Il faut avoir une vision réaliste de son épilepsie : est-elle contrôlée ? Existe-t-il un symptôme annonçant l'arrivée d'une crise ? Il faut donc connaître ses possibilités et ses limites et ne pas opter pour un emploi qui présente trop de risques pour soi ou pour les autres, un métier qui mettrait en danger sa sécurité ou celle des autres est déconseillé ou doit être exclus.
Si la personne épileptique ne trouve pas d'emploi, comme beaucoup d'autres, sur un marché de travail saturé, elle ne doit cependant pas demeurer inoccupée. Elle devra chercher des alternatives à un emploi stable à plein temps ; la solution peut être un emploi à temps partiel, un travail temporaire, le bénévolat ou encore la reprise d'études ou de formations.
Elle ne doit surtout pas rester inactive et s'isoler.
Si la personne à un emploi lorsqu’elle est frappée par l’épilepsie, c’est la compatibilité avec le poste de travail qui doit être analysé pour adapter les conditions de travail si nécessaire. Ceci se fait en concertation avec le médecin du travail. Les activités professionnelles déconseillées sont celles qui mettent en danger la vie ou l’intégrité physique de la personne et/ou de son entourage. Ainsi, un travail isolé, en hauteur, sur des machines dangereuses est à éviter. De même, afin de réduire les dettes de sommeil, il convient d’éviter le travail de nuit ainsi que les rythmes de travail trop irréguliers.
À titre d’exemple et de manière non-exhaustive, les aménagements à étudier, selon le type d’épilepsie du salarié, peuvent inclure :
- adapter les horaires et le rythme de travail
- favoriser un poste de travail assis sur une chaise avec accoudoir et limiter les déplacements
- vérifier que les machines utilisées possèdent une fonction de coupure automatique.
Un rapport sur l’accompagnement exemplaire en Allemagne, malheureusement il n’y a pas encore un tel accompagnement au Luxembourg. TEA (Ein positives Beispiel aus Deutschland über eine individuelle adaptierte Beratung). In Luxemburg gibt es dies noch nicht. TEA
En cas de handicap au sens de la directive 2000/78/CE quant à l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail interdit toute discrimination directe ou indirecte fondée sur un handicap. Cette directive a été transposée au Luxembourg par une loi du 28 novembre 2006,
En cas de handicap, l’employeur est tenu de procéder à des aménagements raisonnables, c’est-à-dire d’agir sur les barrières comportementales et environnementales mentionnées, à moins que de telles mesures constituent une charge disproportionnée.
Qui a le droit de faire un recours en dommage et intérêts pour discrimination fondé sur son handicap :
- Le salarié qui s’estime lésé par le non-respect par son employeur à son égard du principe d’égalité de traitement en raison de son handicap dans l’exécution de son travail ;
- Le salarié dont l’employeur n’a pris aucune mesure appropriée pour lui permettre d’accéder, respectivement, d’exercer son emploi convenablement ;
- Le salarié qui considère que son licenciement était motivé par son handicap.
(Source : DROIT DU TRAVAIL : La discrimination en raison d’un handicap sur le lieu de travail http://www.feltenlawyers.com/discrimination-handicap-lieu-de-travail/)
Autre texte avec des informations sur emploi et épilepsies
Interview Dr Didelot Lyon https://www.youtube.com/watch?v=0-x8k5Js5mA
Témoignages: